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Considérations sur les feux follets |
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Le 3 janvier 1999. | ||||||||||
e nouveaux rites urbains : Libération (1) titre ainsi son dossier sur les divers pillages, incendies et
échauffourées avec les forces de l 'Ordre républicain, à l'occasion du réveillon.
Puisqu'en quelque sorte on nous y invite, glosons un peu : L'émeute : pour ou contre la société ? L'appropiation des marchandises manifeste
l'accord de notre belle jeunesse délinquante avec la suprême idéologie consommatrice :
le but est conforme (i.e. posséder et faire usage des merveilleux fétiches manufacturés
élaborés par le capitalisme règnant - "ils veulent tout de suite tous les objets
montrés et abstraitement disponibles parce qu'ils veulent en faire usage") ; les
moyens utilisés sont non institutionnels (le vol est réservé aux propriétaires). On a
là un comportement "innovateur" (4).
La tentative de refourguer aux déviants leurs propres signes contre-culturels comme
marchandise (le rap et toute cette panoplie ; peut-être aussi la corde pour pendre les
marchands de corde) est bloquée : ils n'ont pas les moyens, le pauvre n'est plus une
force de travail même bradée! Le temps des matraques. Éducateurs et amuseurs en "citoyenneté" (profs, travailleurs sociaux et supplétifs associativo-sportifs), abrutissements culturel et psychoactif organisés peinent à garantir l'Ordre : voilà que la violence déborde des zones de relégation où les malheureux confinés s'enquiquinaient entre eux ; sonne alors l'heure du Policier, "serviteur actif de la marchandise", sûreté chevénementiste ou bâton de l'ordre moral brandis. Mille fois la sainte alliance du Marchand, du Policier et du Curé (clérical ou bien laïque) a éclaté au grand jour, d'aucun prophétisant sans coup férir la survenue de la prise de conscience populaire : vieilles taupes et émeutiers en ont pris plein la gueule, la Trinité est resté sur place ragaillardie, ce bon vieux capitalisme pète la santé. Pas de quoi se réjouir somme toute, mais, on ne sait jamais [rendez-vous pour l'an 2000!]. (1) "cotillons
et baston", pages "L'événement", 02 et 03/01/99. |
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